Jean 12, 1-8
Elle n’était pas venue pour entendre un sermon, bien que le
premier des docteurs fût là. Quelque précieuse que la chose fût à sa place, ce
jour-là son but n’était pas de s’assoir aux pieds de Jésus pour écouter sa
parole (Luc10, 39).
Elle n’était pas venue lui présenter ses requêtes. Il fut un
temps où, dans la plus complète soumission à sa
volonté, elle s’était jetée à ses pieds, disant : « Seigneur,
si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort » (Jean 11, 32) ;
mais elle ne pensait pas aujourd’hui à épancher sa supplication devant Celui
qui était son unique ressource, car son frère était assis à table.
Elle n’était pas venue se réunir aux saints, bien qu’il y eût
là de chers enfants de Dieu, dont il est dit : « Jésus aimait Marthe…
et Lazare » (Jean11, 5). La communion avec eux était une chose précieuse
qui, sans doute, avait lieu souvent, mais pour le moment la communion n’était
pas son objet.
Elle n’était pas venue, après une semaine de travail et de
fatigue passée au milieu du combat avec le monde, cherchant à être rafraîchie
par lui, bien qu’elle sût, comme chaque fidèle,
ce qu’était les épreuves du désert, et que probablement personne ne
connût mieux qu’elle les sources de rafraîchissement qui étaient en Lui.

L’adoration, l’hommage, le culte, la bénédiction, voilà son
unique pensée ; elle honore ainsi Celui qui est tout pour elle, et pour le
cœur duquel un tel culte était un rafraîchissement.
Ceux qui manque de spiritualité (12, 4) murmurent, mais elle
a le Seigneur pour défenseur ; il montre comment il estime le tribut
reconnaissant d’un cœur qui l’apprécie à se valeur, et il ne peut garder le
silence à sin sujet. Un souvenir durable de ce qu’est le culte est consigné
dans la Parole par Celui qui le reçut, et en mémoire de celle qui le rendit.
Dites-moi, cher lecteur, ce culte est-il le vôtre ? Ou bien
allez-vous le Dimanche entendre un sermon, dire vos prières, vous réunir avec
les saints, ou vous rafraîchir après vos six jours de labeur ? Oh !
Si tous les regards étaient fixés sur lui seul, si tous les cœurs étaient
remplis de lui, si chacun de nous était résolu louanges abonderaient !
Nous ne viendrions pas avec des vases d’albâtre, mais avec nos corps remplis du
Saint Esprit ; un courant d’actions de grâce, d’adoration, du caractère le
plus élevé, monterait en l’honneur de Celui dont la présence est aujourd’hui l’ornement de la gloire, comme elle fut jadis l’ornement de la terre. Que notre part soit de l’adorer ainsi en Esprit et en vérité. Amen !